Pour Elliot & Dweck (2005) les différentes recherches et les modèles motivationnels qui se sont construits dans le sillage conceptuel de la motivation d’accomplissement, se heurtent en ce début de XXIe siècle à certaines limites structurelles qu’il est impératif de dépasser. Ils estiment qu’une définition suffisamment précise de l’accomplissement manque pour permettre aux chercheurs travaillant sur ce domaine d’aboutir à un consensus sur sa nature. Deux faiblesses principales sont relevées au fil de la littérature scientifique traitant de cette question d’accomplissement
Premièrement, il n’existe pas dans la littérature de cohérence, de paramètres clairs permettant d’apprécier la nature de l’accomplissement. Deuxièmement, ce manque de définition a permis le développement d’une conception relativement étriquée et basée sur une forme d’intuition de ce qu’est l’accomplissement. Les travaux sur ce domaine se sont donc focalisés sur ce que l’individu accomplit dans un certain nombre de terrains qui semblent appartenir de manière stéréotypée à l’accomplissement comme l’école, le sport et le travail. Cependant, l’accomplissement peut être défini de manière nettement plus riche, notamment en termes de recherche d’accomplissement interdépendant ou coopératif.

Elliot & Dweck (2005) proposent donc de remplacer la motivation à l’accomplissement par la motivation à la compétence. Pour les auteurs, la compétence peut être définie comme « une condition ou une qualité de l’efficacité, de l’habileté, de l’autonomie, ou du succès » (p. 5, traduction libre). Cette définition permet de s’interroger sur un certain nombre d’aspects centraux d’un point de vue motivationnel.
Comment la compétence peut-elle s’évaluer ? Différents auteurs (Bulter 1987, 1993 ; Ames & Ames, 1981 ; Elliot & McGregor, 2001) ont mis à jour différentes formes d’évaluation de la compétence : de manière absolue, en fonction d’un standard inhérent à l’activité ; de manière interpersonnelle, avec une modification constante au travers du temps ; ou encore de façon interpersonnelle, mais avec une comparaison normative. La façon dont la compétence est évaluée a d’innombrables implications en matière motivationnelle, comme l’ont montré dans leurs modèles respectifs Dweck (Dweck & Legger, 1988) et Elliot (Elliot & McGregor, 2001).

Une analyse motivationnelle de la compétence peut également permettre de rendre compte dans quelle mesure et de quelle façon le comportement est « énergétisé » (institué et activé) et dirigé.
Pour les auteurs, « l’énergétisation » du comportement s’explique par la présence d’un besoin psychologique de compétence.

Représentation intégrée du besoin de compétence
(d’après Elliot & Dweck, 2005)