L’intérêt est intégré dans différents modèles motivationnels plus généraux (Deci & Ryan ou Izard, 1991 par exemple) mais a également fait l’objet de théorisations plus spécifiques qui s’appuient sur des visions assez différentes. Ces théories peuvent être rattachées à l’influence de trois courants.

Historiquement, le premier est celui des « intérêts professionnels ». Les recherches dans ce domaine partent de l’idée qu’il existe une relation entre les intérêts déclarés pour certaines activités professionnelles et le métier que veut et que va effectivement exercer l’individu dans l’avenir. Ces recherches, très empiriques ont, dès le départ, été mises en œuvre pour répondre à des questions d’orientation en développant avec pragmatisme des inventaires d’intérêt professionnel (Strong, 1933 ; Kuder, 1939). Le caractère très appliqué de ces recherches explique sans doute que malgré une tradition empirique très forte et une histoire relativement longue, au regard de la relative jeunesse des théories motivationnelles, il n’y ait finalement que Holland (1966, 1997) qui ait proposé un modèle conceptuel majeur même si ce modèle a servi par la suite de base à d’autres plus ambitieux (Ackerman, 1997).

Le second grand courant de recherche est celui de l’intérêt considéré sous l’angle du plaisir à pratiquer une activité lambda. Dans ce domaine, les travaux sur la motivation intrinsèque (Deci & Ryan, 2002) permettent de définir l’intérêt comme le fait de pratiquer une activité pour elle-même, indépendamment des effets séparables de cette pratique. Cette conception intrinsèque de l’intérêt fournit un socle de réflexion sur lequel reposent différents modèles de l’intérêt (Krapp 2002a, 2005 ; Hidi & Renninger, 2006 ; Schiefele, 1991). C’est cette même vision de l’intérêt, comme simple pratique d’une activité, que se partagent les différents modèles de l’autorégulation (Zimmerman 2002 ; Pintrich, 2004).

Un dernier axe se rattache au précédent tout en s’en distinguant. En effet, l’intérêt peut également être appréhendé comme une émotion. Izard (1991), par exemple, considère que l’intérêt est l’une des huit émotions fondamentales. La théorie intégrée de l’intérêt que propose Silvia (2001) repose en partie sur cette perspective émotionnelle mais en utilisant le modèle de Tomkins (1987).

Représentation intégrée de l’intérêt