Le concept de rébellion, tel que le développe Lieury et ses collaborateurs (1996), part de l’observation que dans les études sur la résignation apprise (Overmier & Seligman, 1967), l’intensité des chocs utilisés pour résigner l’animal est de très faible intensité. L’hypothèse proposée par Lieury & al. (1996) consiste à affirmer que la résignation suppose des chocs dans la limite du supportable, si ce n’est pas le cas il n’y aurait pas résignation mais rébellion. Ce phénomène peut également s’apparenter au phénomène de surcharge qui s’observe lors d’apprentissage scolaire (Lieury, 1993 ; Fenouillet & Lieury, 1996). Dans une étude sur l’apprentissage de carte de géographie, Lieury (1993) montre que pour les élèves les plus faibles un tel apprentissage dépasse de très loin les capacités mnémoniques des individus, ce qui peut expliquer certains phénomènes de rébellion tels qu’ils s’observent parfois dans le monde scolaire. Dans l’étude qu’ils présentent pour vérifier cette association entre la surcharge et la rébellion, Lieury & al. (1996) proposent à des étudiants d’apprendre des listes de mots dans trois conditions différentes. La première est une condition contrôle où les étudiants devaient apprendre une liste de 30 mots faciles.
Dans la deuxième condition, les sujets devaient apprendre une liste de mots difficiles avec une vitesse de présentation qui rendait impossible l’apprentissage. Enfin, dans la dernière, les sujets apprennent également une liste de mots difficiles, mais on les informe qu’ils auront aussi plus de 1000 mots à apprendre et que l’expérience durera plus de 4 heures.
Les résultats montrent que les sujets du dernier groupe se montrent plus agressifs envers l’expérimentateur et choisissent plus d’items de rébellion dans un questionnaire de rébellion/résignation.
Représentation intégrée du modèle de la rébellion
(d’après Lieury & al., 1996)