La théorie du comportement planifié (Ajzen & Albarracin, 2007) est une extension de la théorie de l’action raisonnée (Ajzen & Fishbein, 1980) mais s’en distingue à deux niveaux. Le cadrage théorique s’appuie sur l’expectation-valeur, et prend en compte d’un troisième déterminant de l’intention : le contrôle. En ce qui concerne ce dernier point, deux facteurs sont à considérer. En fonction du degré de contrôle actuel, qu’ils estiment avoir sur le comportement, les individus vont s’attendre à réaliser leurs intentions lorsqu’ils en ont l’opportunité. En plus du contrôle actuel, de nombreux comportements sont difficiles à produire ce qui limite d’autant le contrôle volitionnel. Ajzen & Albarracin (2007) estiment donc qu’il est important de considérer le contrôle perçu sur le comportement c’est à dire la capacité perçue de pouvoir réaliser le comportement. Le contrôle perçu sur le comportement, tout comme les normes subjectives et l’attitude envers le comportement - qui sont ensemble les trois principaux déterminants de l’intention -, est sous-tendu par des croyances spécifiques. Ces croyances n’ont un impact sur l’intention qu’en fonction d’une expectation dont la forme reste cependant spécifique à chaque domaine. C’est à ce niveau qu’intervient le cadrage théorique de l’expectation-valeur (notamment celui que propose Feather, 1992).

L’évaluation (positive ou négative) de chaque résultat de l’action façonne l’attitude envers le comportement, en fonction de la proportion directe de la probabilité subjective (ou expectation de résultat) que le comportement produise le résultat souhaité. Les croyances normatives renvoient aux expectations comportementales de référents importants individuels ou collectifs comme la famille ou les collègues de travail. Ces croyances normatives se combinent avec la motivation à s’y conformer. Enfin, le contrôle perçu est lié à la perception de la présence de facteurs qui peuvent faciliter ou non la performance du comportement. La puissance perçue que peuvent avoir certains facteurs sur la facilitation ou l’obstruction du comportement, contribue au contrôle perçu en fonction de la probabilité subjective ; c’est-à-dire de l’expectation, que ce facteur de contrôle soit effectivement présent.

Représentation intégrée de la théorie du comportement planifié
(d’après Ajzen & Albarracin, 2007)t