Si différentes théories de l’intérêt s’inspirent de la curiosité (Schiefele, 1991 ; Krapp, 2005 ; Sylvia, 2001), ces deux concepts ne se recouvrent pas totalement. Alors qu’il n’existe pas de consensus sur ce qu’est l’intérêt, toutes les théories qui font référence à la curiosité ne remettent pas en cause la proposition de Berlyne (1960) sur cette question qui reste encore une base solide et incontournable pour ceux qui veulent l’appréhender.

Les travaux de Berlyne partent du constat qu’il existe de nombreuses activités humaines et animales qui ne semblent nécessiter aucune autre forme de récompense que celles liées à l’activité elle-même.
Berlyne (1960) estime que tout ce qui concourt à augmenter le niveau d’activation/excitation peut avoir une incidence attentionnelle et d’orientation des réponses de l’organisme.

Parmi les facteurs multiples susceptibles d’avoir un impact sur le niveau d’activation de l’organisme, Berlyne conceptualise différents éléments qu’il appelle des « variables collatives ». « (…) nous allons les appeler les variables collatives, car pour les évaluer, il est nécessaire d’examiner les similarités et les différences, les compatibilités et les incompatibilités entre les éléments, entre un stimulus présent et des stimuli qui ont été expérimentés précédemment (nouveauté et changement), entre un élément d’un pattern et les autres éléments qui l’accompagnent (complexité), entre différentes réponses activées simultanément (conflits), entre des stimuli et des expectations (surprises), ou entre des expectations excitées en même temps (incertitudes) » (Berlyne, 1960, p. 44, traduction libre).

Litman & Spielberger (2003) vont s’appuyer sur cette conception de la curiosité pour proposer une version plus différentielle, principalement axée sur la curiosité épistémique. Ces auteurs vont ainsi mettre à jour différentes dimensions de la curiosité épistémique qui ne sont pas sans rappeler les différentes variables collatives.

Représentation intégrée de la curiosité