Pour Scheffer & Heckhausen (2008) « les facteurs dispositionnels de la motivation sont présumés expliquer pourquoi certains individus exhibent des structures comportementales dans certaines situations contrairement à d’autres. En dehors des stimuli spécifiques à une situation, la motivation est ainsi attribuée à des traits stables qui sont ancrés dans la personnalité et qui sont discernables entre les individus au-delà des situations et même qui bénéficient dans une certaine mesure, d’une stabilité temporelle » (p. 42, traduction libre).
Cette vision, en termes de dispositions stables peut, bien entendu, faire référence aux besoins, instincts ou émotions qui sont développés par de nombreuses théories motivationnelles. Ce n’est cependant pas cette approche qui est privilégiée dans le cadre de cette catégorie conceptuelle, dans la mesure où elle est développée par ailleurs.

Au-delà des besoins, instincts ou émotions, différentes théories motivationnelles proposent l’existence de « traits » de personnalité qu’elles appréhendent de différentes manières. Il ne s’agit pas pour autant ici d’entrer dans la complexité des approches « personnologiques » en lien avec les différentes définitions qu’il est possible de donner d’un trait. Ce dernier est simplement conçu ici comme une disposition stable à même d’expliquer une approche « personnologique » de la motivation sans avoir à recourir aux notions de besoin, d’instinct ou d’émotion.

Une autre notion est également souvent évoquée lorsqu’il s’agit d’examiner la relation entre personnalité et motivation : l’intérêt. À ce niveau, la théorie d’Holland (1966, 1997) montre que les intérêts envers certaines professions sont des caractéristiques stables qui peuvent être assimilées à des traits de personnalités.
La théorie PPIK (intelligence-as-Process, Personnality, Interests, Knowledge) d’Ackerman (1997) va plus loin car elle intègre non seulement l’intérêt, mais aussi une dimension « personnologique » sous forme de traits de personnalité.

La théorie de Miner (1993) part du principe que, dans les organisations, les individus ont des rôles à tenir. Ces derniers sont plus ou moins bien tenus par les individus, ce qui explique en partie l’efficacité d’une organisation. Miner propose donc une théorie motivationnelle des rôles s’appuyant sur ce qu’il définit comme des désirs individuels. Les individus sont différents au niveau de leur désir d’assumer certains rôles, il est donc important pour Miner de connaître la personnalité des individus afin de savoir si elle est en adéquation avec une organisation donnée.

La théorie du revirement d’Apter (2007) intègre elle-aussi une conception relativement originale de la relation que peuvent entretenir motivation et personnalité. Pour lui, il existe un certain nombre de dimensions fondamentales qui sous-tendent le fonctionnement humain. Ces dimensions ont comme caractéristiques de pouvoir se combiner et surtout d’être bipolaires. La personnalité des individus serait liée à la tendance qu’ils auraient à rester plus souvent sur une combinaison de ces pôles plutôt que sur une autre. La théorie du revirement permet non seulement de décrire ces pôles mais aussi d’en expliquer la dynamique.

Représentation intégrée des traits de personnalité