Historiquement, la première théorie de l’expectation-valeur est issue des travaux de Lewin, Dembo, Festinger & Sears (1944) qui ont modélisé ensemble l’impact que pouvait avoir l’expectation (les auteurs parlent de probabilité) sur la valeur de la réussite ou de l’échec. Pour ces auteurs, la valence positive du succès augmente en fonction de l’augmentation du niveau de difficulté et ce jusqu’à une limite supérieure au-delà de laquelle l’individu estime que la réussite est totalement hors de sa portée. À l’inverse, la valence négative de l’échec est inversement proportionnelle à la difficulté de l’activité. Cette relation entre expectation-valeur de l’échec et de la réussite se retrouve également dans le modèle d’Atkinson (1964).

Le concept d’instrumentalité introduit par Peak (1955) étend cette relation entre probabilité et valeur. Cependant, c’est sans conteste la modélisation qu’en propose Vroom (1964) qui permet mieux d’expliciter ces différentes formes de probabilités. Pour lui, l’expectation fait exclusivement référence à la probabilité qu’un niveau d’effort donné produise un certain niveau de performance. Il emploie, tout comme Peak (1955) avant lui, le terme d’« instrumentalité » pour qualifier une expectation de « second niveau » qui permet d’établir la probabilité qu’un niveau de performance produise un résultat donné. Par exemple, l’étudiant en première année de médecine peut croire que s’il travaille deux fois plus (effort) il augmentera sa performance aux examens de 20 % (expectation). Il peut croire par ailleurs que cette performance supérieure aura un impact sur la probabilité d’être reçu (instrumentalité) en deuxième année (résultat).