Pour Kuhl (1987), « Les individus n’agissent pas toujours en accord avec la hiérarchie de leurs tendances motivationnelles. Une personne ayant décidé d’arrêter de fumer peut ressentir un besoin impérieux de fumer plutôt que de mâcher un chewing-gum, mais elle peut décider de doper sa tendance à arrêter de fumer (mâcher un chewing-gum) au travers d’un processus de contrôle de niveau super-ordinal qui va progressivement changer la force des deux tendances à l’action en compétition en faveur de celle qui a fait l’objet d’une acceptation intentionnelle » (p. 280-281, traduction libre). Pour Kuhl (1987), il convient donc de faire la distinction entre le concept d’« intention », qui est l’œuvre de la volonté, et les tendances purement motivationnelles. Cependant, dans les deux cas, il s’agit bien d’un motif qui va expliquer l’action, bien que l’intention soit considérée dans le modèle que propose Kuhl (1987) comme un processus plutôt que comme un simple état.
Les théories de l’action raisonnée (Ajzen & Fishbein, 1980) et du comportement planifié (Ajzen & Albarracin, 2007) explicitent elles aussi le processus de construction d’une intention.
Pour Ajzen & Fishbein (1980), avant d’agir l’être humain considère les implications de ses actions et, en fonction de cela, décide ou non de s’engager dans l’action ; d’où le nom de leur théorie. La théorie que propose Ajzen & Albarracin (2007) est une extension de la précédente qui estime pour sa part que différents motifs et expectations sont à l’origine des intentions de l’individu.
Pour ces deux théories, comme pour celle de Krapp (2005), l’intention est le fruit d’un processus rationnel. Cependant, pour Csikszentmihalyi, Abuhamdeb et Nakamura (2005), c’est avant tout parce que l’individu a vécu une première fois une expérience stimulante, qu’il nourrit par la suite l’intention de la réitérer.
Représentation intégrée de l’intention