Pour Festinger (1957), deux cognitions sont dissonante s’il existe une contradiction entre deux éléments qui se suivent. Par exemple, le fait de savoir que fumer provoque le cancer et continuer à fumer relève d’une dissonance car en ayant connaissance, l’individu devrait cesser de fumer. Festinger (1957) estime que la dissonance est un état motivationnel car elle induit un affect négatif déplaisant qui engage l’individu à rechercher une réduction de la dissonance. Pour lui, la dissonance est un drive ; ce qui est cohérent à la fois sur l’aspect énergétique mais aussi dans la vision des besoins de l’époque à laquelle cette théorie a été conçue. Tout comme les besoins, c’est une dynamique de réduction d’un manque de cohérence qui est le moteur du comportement. Cependant, Festinger n’a pas proposé l’existence d’un besoin de cohérence sous-jacent, sans doute estimait-il qu’il s’agissait d’un drive secondaire plus que primaire ?

Différentes théories motivationnelles se sont inspirées de la dissonance, en retenant plus le principe que la conception de « drive », ce qui explique l’existence de cette catégorie conceptuelle spécifique à la dissonance en dehors de celle consacrée au drive.
C’est avant tout cette idée de lutte contre l’incohérence qui est au centre de la théorie de l’enlisement de l’engagement de Staw (1981) ou de Brockner (1992).

Cette théorie permet d’expliquer les situations où les individus persistent dans une action de plus en plus catastrophique au fur et à mesure de leur enlisement. Pour Staw (1981), le point clef, qui doit être avancé pour expliquer cette persistance paradoxale à s’enliser tout en étant parfaitement conscient du caractère presque délirant de cette prise de décision, est la volonté de l’individu d’apparaître comme rationnel et non comme quelqu’un de contradictoire. Pour Staw (1981) comme pour Brockner (1992), c’est donc bien la dissonance qui est le facteur clef de l’enlisement de l’engagement.

Pour Adams (1963), c’est plutôt la notion de « traitement équitable » qui est au centre de la motivation du salarié. Pour elle, le travailleur va en permanence comparer ses conditions de travail avec celles des autres. Cette comparaison peut aboutir à une dissonance et va générer une source de tension que l’individu va chercher à réduire en fonction des possibilités que lui offre la situation.

Représentation intégrée de la dissonance